Magali m'a envoyé ça :
D'autres me disent avoir vu un reportage sur M6....
Kawéni, c'est mon lieu de travail. J'y vais tous les jours ! j'y déjeune chez une famille moitié malgache moitié indonésienne, moitié comorienne, un peu française aussi ...Je sais, y a que deux moitiés dans un entier...Mais là, ils sont toute une petite famille, dans un tout petit resto sans fenêtre qui bosse, grand-père compris pour payer les études d'un des fistons en métropole...Et tout ça avec le sourire :-)et les pieds du vieux qui traînent en apportant le plateau.
Kawéni, le faubourg de Mamoudzou avec ses commerces, SFR, ONLY, ORANGE, les compagnies d'eau (SOGEA), d'électricité (EDM), les échoppes d'import/export et les p'tits restos de 3/4 chaises..., le quartier anjouanais, les clandestins, la zone industrielle, les écoles, collèges, lycée hôtelier, PPF des abandonnés....mosquée.
entrelacs de ruelles où les égouts trônent à ciel ouvert, où les enfants jouent presque nus dans les immondices, où la pluie nettoie tout. Où les enfants mendient, où les familles se cachent pour ne pas retourner à Anjouan ou en grandes Comores où c'est pire.
La réalité est compliquée ; elle ne se livre pas aussi facilement.
On peut à la fois aimer et détester ce pays. Aimer et détester ce qu'on y fait.
Comme partout, on y trouve que ce qu'on y amène ! et ce qu'on décide, choisit, d'y découvrir, d'y faire ....
Moi, Kawéni, je l'aime.
Comme un homme qu'on aimerait avec tous ses défauts, ses lâchetés, ses manques, mais aussi son amour de la vie, sa générosité, sa pugnacité, son caractère rebelle, violent parfois...Vivant, quoi.
Or, les quartiers comme les hommes, vivants, debouts....Il n'y en a pas tant que ça.