dimanche 28 novembre 2010

Dans l'arbre

En hommage au texte du Luc
Ici : Le blog à Luc ; la boîte d'allumettes
et à tous les paradis perdus...
En souvenir aussi de Lili des Bellons, de ses collines sèches
des enfants aventuriers de toutes les garrigues...
A Colette bien sûr que je vous livre ici sans avoir réussi à tronquer ce texte magnifique : Bonne lecture !
« Les enfants ! Où sont les enfants ? » Où ? Nulle part. L'appel traversait le jardin, heurtait le grand mur de la remise à foin, et revenait, en écho très faible et comme épuisé : « Hou... enfants... » Nulle part. Ma mère renversait la tête vers les nuées, comme si elle eût attendu qu'un vol d'enfants ailés s'abattît. Au bout d'un moment, elle jetait le même cri, puis se lassait d'interroger le ciel, cassait de l'ongle le grelot sec d'un pavot, grattait un rosier emperlé de pucerons verts, cachait dans sa poche les premières noix, hochait le front en songeant aux enfants disparus, et rentrait. Cependant au-dessus d'elle, parmi le feuillage du noyer, brillait le visage triangulaire et penché d'un enfant allongé, comme un matou, sur une grosse branche, et qui se taisait. Une mère moins myope eût deviné, dans les révérences précipitées qu'échangeaient les cimes jumelles des deux sapins, une impulsion étrangère à celle des brusques bourrasques d'octobre... Et dans la lucarne carrée, au-dessous de la poulie à fourrage, n'eût-elle pas aperçu, en clignant les yeux, ces deux taches pâles dans le foin : le visage d'un jeune garçon et son livre ? Mais elle avait renoncé à nous découvrir, et désespéré, de nous atteindre. Notre turbulence étrange ne s'accompagnait d'aucun cri. Je ne crois pas qu'on ait vu enfants plus remuants et plus silencieux. C'est maintenant que je m'en étonne. Personne n'avait requis de nous ce mutisme allègre, ni cette sociabilité limitée. Celui de mes frères qui avait dix-neuf ans et construisait des appareils d'hydrothérapie en boudins de toile, fil de fer et chalumeaux de verre n'empêchait pas le cadet, à quatorze ans, de démonter une montre, ni de réduire au piano, sans faute, une mélodie, un morceau symphonique entendu au chef-lieu ; ni même de prendre un plaisir impénétrable à émailler le jardin de petites pierres tombales découpées dans du carton, chacune portant, sous sa croix, les noms, l'épitaphe et la généalogie d'un défunt supposé... Ma sœur aux trop longs cheveux pouvait lire sans fin ni repos : les deux garçons passaient, frôlant comme sans la voir cette jeune fille assise, enchantée, absente, et ne la troublaient pas. J'avais, petite, le loisir de suivre, en courant presque, le grand pas des garçons, lancés dans les bois à la poursuite du Grand Sylvain, du Flambé, du Mars farouche, ou chassant la couleuvre, ou bottelant la haute digitale de juillet au fond des bois clairsemés, rougis de flaques de bruyères... Mais je suivais silencieuse, et je glanais la mûre, la merise, ou la fleur, je battais les taillis et les prés gorgés d'eau en chien indépendant qui ne rend pas de comptes...

Colette, La Maison de Claudine, 1922
D'autres photos ? ...Cliquer sur le titre actif ;-)


samedi 27 novembre 2010

ces petits riens

Un joli tube de VADEMECUM en arabe
Un plan B  ;-)
une pendule de bazar
...
Une collection d'anti moustique  


toutes ces petites choses que vous n'avez sans doute pas chez vous et qui peuplent mon quotidien  :-)

jeudi 18 novembre 2010

Aïd El Kébir !

Ï
So pretty, isn'nt it ? ...Derrière la force de la beauté les ravages de l'obscurantisme ! Brel pleurait sur les femmes infidèles moi je pleure sur les enfants ignorants ....Proies faciles de toutes les certitudes....faciles et dévastatrices...

vendredi 12 novembre 2010

Solidaire et impuissant(e)


"Il est insupportable de se sentir part solidaire et impuissante d'une beauté en train de mourir par la faute d'autrui. Solidaire dans sa poitrine et impuissant dans le mouvement de son esprit" René Char, La Parole en archipel
Bien sûr, ce n'est pas le poisson que j'évoque par cette citation mais un mode de vie qui meurt sous mes yeux et dont il reste de brefs éclats que je vous envoie. 

dimanche 7 novembre 2010

Fleur de Baobab


Petite métaphore : Aujourd'hui j'ai planté un baobab. Certes je ne verrai pas son avènement....Mais ce geste me met en joie...
Bien des hommes utilisent l'alibi de la caverne pour justifier leur légèreté amoureuse : l'homme chasse, la femme protège la couvée dans la grotte...C'est un peu comme si le fumeur justifiait le fait de fumer en disant " c'est l'ancestrale tétée", ce qui n'est pas faux ! mais à un moment, il faut bien se rendre compte que si fumer fait plaisir et fait tourner l'économie, il donne le cancer à tout le monde (fumeurs passifs compris) ...Il faut donc accepter de grandir, et arrêter de fumer. :-)
L'humanité avance et faute d'avancer avec elle, certains hommes nous contraignent à inventer "the Womaniity"...Ceux qui nous aiment prendront le train... :-)