mercredi 31 décembre 2008

Tout diparaîtra...




Bon titre pour un 31 décembre, non ? Pour les voeux...C'est demain !

En attendant :

"Ce jour est long, ce jour est long, et la peur est tout au long et l'espoir est tout au fond...Et les cris sont des millions..."


Gaza, 28 décembre 2008 : Un blessé palestinien appelle à l’aide, coincé dans les décombres du Saraya, prison et siège de la Sécurité, touché par un missile israélien.

lundi 29 décembre 2008

Encore un coup du Père Noël ...



300 morts à Gaza

*photo prise sur le mur de l'ex école du Baobab à Mamoudzou.

dimanche 28 décembre 2008

cadeau...

Entre Noël et le 1° jour de la nouvelle année...s'étale une sorte de zone atemporelle qui invite à se faire plaisir, non ? Pas vous ?
Alors, pour moi, pour vous, pour toi, for you, para ti...Ce petit cadeau :

... Quelques grammes de pur bonheur....

samedi 27 décembre 2008

Retour de La Mecque


Décembre 2008...Sur le Port de Mamoudzou, les familles endimanchées, les voitures enrubannées attendent le retour des pélerins...
Arnaque à La Mecque ! ...Un bon titre pour une série B.
Au printemps dernier 15000 pélerins avaient porté plainte....En décembre....C'est toujours pareil....
L'arnaque...Ce serait pas La Mecque ? Lourdes ? San Damiano ?
Spiritualité oui, fétichisme non ! Quelle différence ça fait ? ...Ben vous allez me le dire dans vos commentaires :-)
Pour en voir un peu plus...
http://picasaweb.google.fr/calamitytess/RetourDesHadjCeuxEtCeussesQuiSontAlllESEnPLerinageLaMecque?authkey=q78t_kVqwvM&feat=directlink

mercredi 24 décembre 2008

Bientôt 2009...

En este fin de ano, propongo lo siguiente :

Brindemos !

Brindemos todo lo que podamos brindar.

Brindemos por brindar

Brindémonos !

Que los suenos brinden realidad

Que la realidad brinde algunos suenos

Que la vida nos brinde siempre otra oportunidad

Que el pasado nos brinde experiencia

Que el futuro nos brinde proyectos.

Brindemos todo lo que podamos brindar.

Brindémonos

Antés del brindis, despues del brindis

Brindemos un tiempo méjor.

(Poème d'une des membres de l'association Generaciones de la Shoá, Argentina.)



lundi 22 décembre 2008

Pour Achille ...

Aujourd'hui je pique carrément des articles à des amis bloggers : mais aussi, c'est trop bien ce qu'il font ! et j'ai beau les avoir mis en lien...J'ai peur que vous n'y alliez pas...bandes de petits flemmards :-P !
Donc tout d'abord, extrait du blog de F Clément qui m'émeut particulièrement et pour Garcia Marquez (je relisais Cien anos de Soledad en espagnol...) et pour Clément...


"Lettre de Gabriel Garcia Marquez

... Voici le contenu de la dernière lettre de Gabriel Garcia Marquez a envoyé et qui circule sur le net. Ce dernier est en phase terminale de son cancer. Ayons tous une pensée positive pour lui en cette fin d'année.

" Si pour un moment Dieu pouvait oublier que je suis une marionnette de chiffon et me donner en cadeau une parcelle de vie, j'en profiterais le plus possible.
Je ne dirais probablement pas tout ce que je pense mais sûrement je penserais tout ce que je dis.
Je donnerais une valeur aux choses, non pas pour ce qu'elles représentent, mais plutôt pour ce qu'elles signifient.
Je dormirais peu, je rêverais d'avantage, sachant que pour chaque minute pendant laquelle nous fermons les yeux nous perdons soixante secondes de lumière.
Je marcherais alors que les autres s'arrêtent, je me réveillerais quand les autres s'endorment.
Si Dieu me faisait ce cadeau d'un petit peu de vie je m'habillerais simplement, je m'allongerais à plat ventre sur le sol mettant à nu non seulement mon corps mais aussi mon âme.
Aux hommes, je leur prouverais combien ils se trompent en pensant qu'ils cessent d'être amoureux en vieillissant, sans savoir qu'ils vieillissent quand ils cessent d'être amoureux.
A un enfant je lui donnerais des ailes, mais je le laisserais apprendre à voler seul.
Aux vieux, je leur apprendrais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais plutôt avec l'oubli de vivre.
J'ai tant appris de vous les hommes....
J'ai appris que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne sans savoir que le vrai bonheur est dans la manière de l'escalader.
J'ai appris que lorsqu'un nouveau né serre pour la première fois dans sa main le doigt de son père, il le garde attrapé pour toujours.

J'ai appris qu'un homme seul a seulement le droit d'en regarder un autre en bas quand il faut l'aider à se relever.
Il y a tant de choses que jai pu apprendre de vous.Mais réellement peu me serviront parce qu'elles seront rangées dans cette valise et malheureusement je serai en train de mourir.
Dis toujours ce que tu ressens et fais ce que tu penses.
Si je savais qu'aujoud'hui c'est la dernière fois que je te vois t'endormir je te serrerais fort dans mes bras et je prierais le Seigneur de pouvoir être le gardien de ton âme.
Si je savais que ce sont les dernières minutes que je te vois, je te dirais "Je t'aime" et j'ignorerais, honteusement, que tu le sais déjà.
Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une autre opportunité de faire les choses bien; mais si je me trompe et que ce jour-ci est le seul qui nous reste, j'aimerais te dire combien je t'aime et que je ne t'oublierai jamais.
Le lendemain n'est assuré pour personne, jeune ou vieux. Aujourd'hui ce peut-être la dernière fois que tu vois ceux que tu aimes.
N'attends donc pas davantage, agis aujourd'hui parce que demain n'arrivera peut-être jamais et que sûrement tu regretteras le jour où tu n'as pas pris le temps d'un sourire, d'une étreinte, d'un baiser et ou tu as été trop occupé pour leur adresser un ultime souhait.
Garde auprès de toi ceux que tu aimes, dis leur à l'oreille que tu as besoin d'eux, aime les et soigne les bien; prends le temps de leur dire " je te comprends" pardonne moi s'il te plaît, " merci" et tous les autres mots d'amour que tu connais.
Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande au Seigneur la force et la sagesse de les exprimer. Démontre à tes amis et êtres chers combien ils comptent pour toi, combien ils sont précieux à ton coeur pour la nuit des temps."

On aurait pu tout mettre en caractère gras...Mais j'ai choisi ce qui fait écho en moi plus particulièrement...En pensant à des amis, à un enfant qui va naître...(salut Achille et bienvenue parmi nous !)

Ensuite (article suivant...ou plutôt précédent...Une vidéo piquée sur le blog d'opinion de Thierry Lenain, auteur jeunesse (voir le lien colonne de droite.)Hier, nous en parlions avec Eliane, aujourd'hui je vois un article sur "l'Autre réseau" puis la vidéo de cette pièce censurée...Entre ces deux pôles vous allez donc partager avec moi le meilleur et le pire de l'homme...(Oui, je sais, c'est la trève de Noël, ben justement...!)

Une île voisine...



La pièce de théâtre « 47 » censurée ?
Posted: 21 Dec 2008 04:55 PM CST
Le 29 mars 1947 est le début de l'insurrection de Madagascar que les autorités françaises écrasèrent de façon sanglante - il y eut plusieurs dizaines de milliers de morts. Malgré la reconnaissance par le Président de la République française Jacques Chirac, lors de sa visite officielle à Madagascar le 21 juillet 2005, du « caractère inacceptable des répressions engendrées par le système colonial », les événements de 1947 restent méconnus, tant à Madagascar qu'en France. Afin de mettre en lumière cette tragédie, un auteur malgache, Jean-Luc Raharimanana, et un metteur en scène français, Thierry Bedard, ont créé un spectacle intitulé « 47 », qui reconstitue le déroulement des événements, et met en questions les relations complexes entre colonisateurs et colonisés. (L'Autre réseau)

jeudi 18 décembre 2008

En notre nom...


Merci au journal Libération d'avoir fait circuler ces images ...Car ici, on entend, on observe...Mais on ne voit pas. Ou on ne sait pas voir..Mon père disait que pendant la guerre, les Ukrainiennes pleuraient sur leur passage (Rawa-Ruska.)
Nous, quand on voit les camions de la PAF prendre la barge.. on pleure aussi et on a honte.
"Et dire qu'il font ça en notre nom ! Au nom de la République (liberté, égalité, fraternité...)"
Je répondais cela à un légionnaire qui, en prenant la barge avec moi, me confiait sa détresse devant cette souffrance humaine intolérable !
Alors oui, les enseignants ont peut-être raison de se battre pour des aménagements pédagogiques....Mais ils seront d'autant plus crédibles qu'ils seront dans la rue contre ça !!
Mais en ce moment, même à Mayotte (RFO d'hier soir) la CGT est plutôt sur le créneau "intégration de tous les personnels dans la fonction publique de l'Etat"!!
Le dernier émigré ferme la porte derrière lui.



On le sait, nos élèves y vont ! nos mamans, nos familles ....C'est délirant !
On protège ceux qu'on peut...Mais voilà !!
L'autre jour, la mère d'un élève de CLIS avait été embarquée et le petit élève de CLIS...Tout seul dans la rue...
On a recense 750 enfants abandonnés à Mayotte (recensés...)
Une autre fois c'est une prof dont la femme de ménage a été embarquée...Les autorités lui font comprendre qu'elle ferait mieux de se calmer parce que sinon, elle pourrait avoir des ennuis...(est-elle bien en règle sur les déclarations ?...Sait-elle bien qu'elle n'a pas le droit d'embaucher une anjouannaise ?...Intimidation.)
Un Directeur d'école m'appelle : Les élèves du quartier ne viennent plus à l'école maternelle car, à la sortie, les parents sont appréhendés par la police aux frontières...Nous faisons sortir, cette semaine là les enfants, une heure plus tôt...etc...Jusqu'à un prochain subterfuge, un "arrangement avec sa conscience" mais comme dit ZEBDA : "Y A PAS D'ARRANGEMENT" !!
Un gendarme a confié à un de mes amis, professeur de collège technique, son mal-être...
Mais voilà, on n'est pas dans la rue pour tout ce qui se fait en notre nom et qui ne devrait pas se faire ! Nous qui osons enseigner la citoyenneté (ah oui, carrément !)

C'est le moment d'acheter "Une saison aux Comores" de Nassuf Djailani. Le chapitre X s"appelle : "La traversée de l'espoir" ...Et si j'ai laissé, la musique de Voulzy...C'est pour faire contrepoint.

mercredi 17 décembre 2008

Père-Noël

 
Posted by Picasa

"Je suis contre l'exploitation de ce vieil homme, travailleur étranger en situation irrégulière et circulant dans un véhicule de plus de cinq ans, fabriqué en République Démocratique du Pôle nord. A ce propos monsieur Alvindebert Gore a-t-il bien mesuré le degré de pollution occasionnée par la suractivité des usines à joujoux sous la calotte glaciaire ? Les dites usines n'employant que des personnes de petite taille, des enfants presque"...
C'est Stéphane Boucherat,qui, cette année encore, qui m'a inspiré ces voeux...Merci à lui et RDV sur le blog du Chevalier de Noirte et son inséparable Miette.
http://humeurnoirte.hautetfort.com/
Sinon, allez voir là : http://www.apresleperenoel.com/
On n'est pas nombreux et c'est dommage car c'est un débat intéressant !

dimanche 14 décembre 2008

"L'ours qui danse"


« Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle, car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse... »
(extraits de Cahier d'un retour au pays natal par Aimé Césaire écrit en 1938-1939, publié en 1947, Présence africaine)
Merci, Yves pour ce texte.

vendredi 12 décembre 2008

Mamoudzou

Ville port,
Ville ventre d’une île,
Antre…
Ville campagne
Ville quartiers
De tôle et de briques pressées
Pressée d’en finir avec son passé
Poubelles éventrées
Zébus placides, chèvres fugaces
Places qui laissent place à d’autres
Evolutions d’une ville en ébullition.
Trafic… bruit des moteurs
Poussière, chaleur, moiteur
Pluie libératrice, créatrice.
Boue, flaques, ruissellements
Soleil rayonnant
Soirées de brise douce.
Sous le silence éperdu de la lune
Un jeté de bleus palpite
...Muezzins…
Matin d’odeurs de vie qui s’éveille
Rapide, pressée, mêlée, mélangée.
Ville plainte
Ville pleine
Ville vie
Ville qui vibre au creux de midi.
Tous les midis te font renaître
A ma mémoire nomade.

mercredi 10 décembre 2008

Ce matin


Île aux parfums, îles aux odeurs...
Odeur de piment, tôt le matin, devant le marché, odeur de savonnette parfumée des savonneries, odeur des pneus chauds sur le macadam brûlant, odeur de fumée des brazeros matinaux ... Tout cela monte aux narines dans le bruit du moteur de la barge dont le sillage m'éloigne vers Petite Terre.
Dans la fraîcheur déjà bienvenue de son courant d'air, j'entends un mélange de français, de shimaorais...un sabir de "r" roulés sur le palais, mêlés aux acents plus guturaux de la métropole.
Les jaunes, les rouges, les bleus lumineux des salouvas, les longues jupes à volants et les chemises de coton blanc bavardent ou se taisent, gonflées du vent de la course tranquille.
Panamas, kishalis, cofias, lunettes noires vissées sur les yeux, bijoux en or et chaussures délicates, têtes nattées de frais, boucles blondes ou brunes penchées sur leur livre, au rythme lent de la traversée...
De petits nuages blancs, dodus, ouatés, poudrés coiffent joyeusement les quelques îlots verts jetés sur le lagon comme autant de bouées de sauvetage...pour quel prévisible naufrage ?

dimanche 7 décembre 2008

Persévérance chapitre 2

"Terre de colère,

Orpheline,

enfantée dans la douleur et la colère

cosmique,

rage créatrice,

giclées volcaniques incendiaires,

crachant leur lave incandescente,

firent émerger des profondeurs du

néant,

Al-djazaïr l'kamaria,

quatre étoiles dressées sur la raie dor-

sale de l'océan,

bercées par la mère Afrique,

couchées contre son flanc,

tout contre,

déchirée dès sa tendre enfance par des querelles mesquines,

Ô ma terre !

Séparée à jamais de ses soeurs comori-

ennes,

au fond de la calebasse indienne,

un croissant scintille,

regarde, il grandit, il brille, il approche,

énorme,

Ô ma terre,

tu n'es encore que gavage de promesse,

demain tu rayonneras de tous tes feux

splendeurs."

Nassuf DJAILANI ("Une saison aux Comores")

mardi 2 décembre 2008

Persévérance chapitre 1

Posted: 02 Dec 2008 01:35 AM CST
"Vous avez remarqué qu'il n'y a plus d'arrestations devant les écoles et dans les écoles", prétendait Brice Hortefeux au micro de France Inter le 8 septembre dernier. "Il n'y a pas eu une seule fois une interpellation à proximité des écoles", jurait encore le ministre de la Persécution des Etrangers le 30 octobre. Menteur ! "Selani et Vjolce Vera, albanophones de nationalité serbe, sont arrivés en France en 2003 comme demandeurs d'asile. Leurs deux enfants, Marseda (8 ans) et Armen (7 ans) sont scolarisés à l'école Ferdinand-Buisson de Montauban. C'est là que le plus jeune des enfants a été arrêté Posted by Picasa (extrait de "l'Autre réseau")

Et pendant ce temps...

Pendant que d'aucuns se lamentent, rouspètent, contestent, tempêtent.... Abdou BACAR agit !
Il investit le champ associatif, pour faire avancer les choses, évoluer les mentalités, reculer les barrières.... http://picasaweb.google.fr/calamitytess/DanserNociB?authkey=kOv9oHQzNPE#



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dimanche 23 novembre 2008

Comme dit la chanson

Oui comme dit la chanson... et cette inscription sur le banc, près de la barge : "les histoires d'amour finissent mal..En général"...
... mais certaines histoires d'amitié sont bien belles quand on veut se donner la peine de les vivre :

Anna Mikhaïlovna la serrait dans ses bras en pleurant. Elle pleurait parce qu'elles étaient amies, parce qu'elles avaient bon coeur et parce que, amies depuis l'enfance, elles étaient obligées de s'occuper d'un chose aussi vile que l'argent et parce que leur jeunesse était passée.Mais leurs larmes étaient douces à toutes deux..
La Guerre et La Paix
Et que Tolstoï me pardonne, je ne mets pas de guillemets car je cite de mémoire...
Merci à Maeva pour son cadeau de Noël dernier ;-)
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jeudi 20 novembre 2008

Etranges étrangers...l'histoire d'Abdou SOILIHI-Le magnifique

Le jeudi, je suis enrôlée dans les cours d'alphabétisation de "l'école des mamans" (où du reste il y a des papas...)
Chaque jour, je me déplace à pied, avec mon petit sac à dos, à fleurs...D'un pas gai et léger, le coeur content et l'esprit en campagne, dans la poussière et la chaleur, si je pars après 6h30 ...Dans la fraîcheur du matin si je suis plus matinale !....
Et le soir...idem.
Mais ce mercredi soir, un peu fatiguée, un peu malade...Je prends le taxi collectif.
Route vers Majicavo pour la modique somme de 1,10 Euros. Je monte, pour finir, la dernière côte vers "home sweet home". Ouf ! maison !
Allez, un p'tit coup d'Internet pour voir si les enfants et les amis ont écrit (c'est ma boîte aux lettres à moi)
Zut ! téléphone ! allo ! oui, non, je n'ai rien perdu...ah ! mon portefeuille -porte monnaie... avec tous mes papiers et ma carte de crédit.....Oups ! Ils ont atterris dans tes mains ? Où ? Comment ? RDV au M'bwi ? Bon, j'arrive !....

J'avais donc oublié mon "porte-feuille-porte-monnaie" dans le taxi, dans lequel j'étais monté à Kawéni et descendu au rond-point du M'biwi (il n'échappera à personne qu'il s'agit d'un café)..
Mon voisin de taxi, Abdou SOILIHI qui revenait chez lui ,à Koropa, avec ses brèdes mafanes pour le Roumazav', m'avait fait l'effet d'un bon grand-père, avec sa cofia, son visage calme et sa musculature sèche.
Abdou SOILIHI était plus qu'un bon grand-père : arrivé dans son village, au moment de descendre, il a trouvé mon porte-monnaie. Il s'est souvenu de moi. Il a pris la pochette et il est revenu en taxi jusqu'à l'endroit où il m'avait vue descendre.
Il n'est pas revenu tout seul, parce qu'il ne parle pas bien français. Il a amené sa fille. Et tous les deux d'errer dans M'zoumgouland, à ma recherche, dans les rues, au café...
Mais je viens d'arriver et ne connais personne dans ce quartier (eu égard, en partie, à l'amplitude de mes journées de travail ...)
Il n'est pas allé à la police ni à la gendarmerie déposer l'objet car c'est un anjouanais, clandestin.

Ce soir là, au café, il a rencontré un professeur de l'école des mamans qui a voulu l'aider, l'a convaincu d'ouvrir la pochette qu'il serrait contre lui et m'a reconnue (si vous ne comprenez pas relisez la première phrase ! bon sang, je l'ai pourtant écrite en caractères gras !!)
Et me voilà au M'biwi avec Abdou, sa fille et le prof ! Après avoir fait connaissance autour d'un verre, nous le raccompagnerons chez lui.
Il nous montrera ses trois enfants (deux filles et un garçon); nous dira son inquiétude pour la plus grande qui entre au lycée et ne pourra peut-être pas présenter le B.A.C, car elle n'a pas la nationalité française...
Il nous dira qu'il veut apprendre le français et je lui dirai de venir à M'Gombani le jeudi...
Mais ce jeudi...C'est grève...Les profs ne sont pas contents.

A M'Gombani, les esprits et les corps s'échauffent vite. M'rengue ! Grosse bagarre dans le quartier. Police ! Cela a-t-il refroidi Abdou SOILIHI ? Je ne l'ai pas vu aujourd'hui au cours d'alphabétisation...
Très étrange rencontre...
Il y a vraiment des moments où l'on n'a l'impression que tout ne nous est pas dit bien que tellement, tellement nous soit donné. Comme de croiser, dans ces circonstances étranges, Abdou SOILIHI, le magnifique.
http://www.ac-nice.fr/lettres/nouveau/articles.php?lng=fr&pg=20

dimanche 16 novembre 2008

casque versus kishali

Pourquoi j'aime ces images insolites, anachroniques....?
Parce qu'elles disent que tout est possible, que tout est simple finalement...
Salouva et casque en place du traditionnel kishali...Pourquoi pas ? Et ce qui est encore plus touchant c'est qu'il ne s'agit pas d'une jeune lycéenne à la sortie du lycée.
Certes,ici comme ailleurs, la vie n'est pas facile, mais comme dit Yves (Le Bot), elle est plus simple. Et ça, c'est bien agréable.
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dimanche 9 novembre 2008

IKB : people begin to fly

Ce petit insecte dont je ne sais rien, photographié sur le trottoir, en passant. Sa beauté incroyable (cliquez pour agrandir, ça vaut vraiment le coup) me paraît vaine, mais -qui sait- le bleu froissé de ses ailes en fait peut-être le bourreau des coeurs de sa tribu ou, au contraire, en est-il le vilain petit canard...
Ce bleu serait-il le signe annonciateur d'une mort prochaine et promise ?...

Je l'ai appelé M. Klein, en hommage au bleu et au doré monochromes...

Et aussi parce qu'il me rappelle "People begin to fly" bleu sec et résine sur papier marouflé. http://picasaweb.google.fr/lh/photo/7Agvof_i7aTPxYRNXISPXQ?authkey=0O33kkvn9OY

Il me fait penser à un joli texte de Frédéric Clément (décidément, ce blog devient un carnet de lecture illustré)
"Sur le chemin qui longe la ciselée, Mlle Louise- Amélie, votre demoiselle, et Charles -Henri votre petit Monsieur, d'une brindille taquinaient un scarabée, un grand cerf-volant mâle. La scène était jolie avec les reflets de la rivière, je n'ai pu résister à sortir mes couleurs, et faire cette pochade...à même le dos du cerf-volant...Ce qui a ravi votre petit Monsieur, et Mademoiselle votre fille et causé mon retard. Aussi pour me faire pardonner, Madame, je vous prie d'accepter vos deux angelots peints sur le coléoptère. Ma première miniature,en somme. L'insecte en est encore tout étourdi de térébinthe, mais vaillant." (Extrait de "Grains de beauté et autres minuties d'un collectionneur de mouches", roman, chez Actes sud)
La suite vous DEVEZ la lire ! c'est encore bien mieux...Je dirais genre XVIII° (siècle pas arrondissement !) ...discrètement et élégamment coquin.
Pour les connaisseurs F Clément c'est celui du "magazin-zinzin "et de "Luminus Tour" et bien d'autres choses...
Allez, c'est mon jour de bonté...Et votre jour de chance : je partage ce jardin secret et aimable, ce petit cabinet de curiosités, avec vous, ce soir :
Quelques textes mis en voix, ici :http://www.fredericlement.net/
Allez voir aussi "Instants cléments" par là :http://fredericlement.blogspirit.com/
Bonne promenade en terre clémente ;-)


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mercredi 5 novembre 2008

Le ciel ce soir...


"Je vous dirai l'arc-en-ciel
Qui naît en vous
de la patience et de l'oubli
de la défaite du silence
et du geste réconcilié
car comme vous j'aime et je vis
dans l'arc-en-ciel de mes songes."

(Extrait de "La nuit respire")
Merci à celui qui m'a donné à lire pour la première fois JP Siméon. Depuis, j'ai fait du chemin :-)
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mardi 4 novembre 2008

Ailes...

" Ailes pour le repli, ailes pour la peur, ailes pour la fuite, ailes ailes qui ne savent pas soulever ce qui en nous est des anges et reste sous la carapace tout à fait incapable de nous protéger de ce qu'elle contient. Jamais à l'abri de nous-même ni de nos auto-satisfactions meurtrières.
Novembre sans voilures aura les membrures d'une nef qui, si nous ne la faisons pas sortir des rades ni des anses, fera un bois putride d'où nous ne tirerons pas une étincelle pour le feu de vivre encore et malgré cela."Posted by Picasa
Voilà ce qu'écrit Stéphane, aujourd'hui, ici http://humeurnoirte.hautetfort.com/
C'est beau ! Mais c'est pas QUE beau : ça nous parle là où l'on ne savait pas qu'on pouvait nous parler...
Merci à Rocco Casella ;-)... pour cette vue prise dans l'avion qui arrive à Mayotte, au-dessus de la passe en "S".

dimanche 2 novembre 2008

Touché (e) !

Terran Contact :
Le 07 Octobre 2008...Mes initiales (TC) jusqu'ici en orbite autour de la Terre, ont décidé de quitter le ciel étoilé et sont entrés dans l'ombre de la Terre. Elles ont a percuté le sol désertique du Soudan dans un immense flash...

Le très discret 2008 TC3, un astéroïde (objet céleste résultant de la formation du système solaire) de 3 mètres de long est entré dans l’atmosphère cette nuit-là, à 4 h 46 heure de Paris au-dessus du désert de Nubie, au nord du Soudan. Un équipage de la compagnie aérienne KLM aurait même observé l’éclair de la rentrée au-dessus du continent africain.

Les frottements contre l’atmosphère ont provoqué l’échauffement ultra rapide et l’explosion de l’astéroïde, dégageant une énergie équivalente à 1000 tonnes de TNT et produisant localement un éclair aussi brillant que la pleine Lune. Seuls quelques fragments de l’astéroïde ont éventuellement pu survivre à la rentrée sous forme de météorites.
Le faible angle d’incidence (19 degrés) et sa faible vitesse relative (12,8 km/seconde) n’en faisaient certes pas un objet bien redoutable. La Terre a vu bien pire… De plus, sa faible masse déduite de son diamètre, estimé entre 1 et 3 mètres, laissait présager une désintégration totale durant la traversée de l’atmosphère. D’après les dernières observations radar de l’astéroïde, devenu météorite, par sa chute, l’objet devait pénétrer dans l’atmosphère terrestre à 2 h 45 et 28 secondes (+/- 15 secondes) et atteindre une décélération maximale 26 secondes plus tard à une altitude de 14 km. Si des fragments ont survécu à la traversée, ceux-ci devaient toucher le sol à 2 h 46 et 20 secondes. A noter que l’endroit de l’impact était entré dans la partie nocturne de la Terre depuis peu, le soleil s’étant couché à 1 h 50 TU.

Belle histoire....Reste plus qu'à lancer une alerte google pour suivre les aventures de mon astéroïde -et néanmoins alterégo-préféré :-)

samedi 1 novembre 2008

Entre chien et loup

"Chaque brin d'herbe écoute
La rumeur assoupie du jour
Le soleil s'appuie un moment sur l'épaule de la colline
C'est l'heure où vient à sa rencontre
Avec ses branches lasses
Toute la solitude du monde"
Jean-Vincent Verdonnet, Cairn, 1972

mardi 28 octobre 2008

True love...

Mur de Jumbo Score- Majicavo-Lamir...Ocobre 2008
Si c'est à ça que ça sert de leur apprendre à lire, écrire, l'anglais, le français...et même toutes les langues de la terre ...et bien moi, je suis d'accord....C'est trop mimi ! Non ? :-))
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samedi 18 octobre 2008

"Si c'est un homme..." (Primo LEVI)


http://www.cetaitpiredemain.org/index.php

Oui, ce blog est (parfois) une tribune.
Et même que : ..."Je twisterais les mots s'il fallait les twister....." :-))))

vendredi 17 octobre 2008

La corde


En prenant cette photo,j'avais en tête cette phrase magnifique de Stéphane Boucherat : "La corde pour t'éprendre se passe des services du boureau".
Si le coeur vous en dit, allez retrouver sa poésie vache à rebrousse poils... http://humeurnoirte.hautetfort.com/

jeudi 16 octobre 2008

Et si c'est faire des péchés...;-)

Vacances :-).... Pêche à pied, plage de Papani , Petite Terre, au tombant. ..
Vu : pêcheur, poulpes, coraux, étoiles de mer, cône, anneaux d'or...Et même une baleine....!!!! au large !(pour toutes les photos, sauf la baleine :-(...Suivez le lien)
Le tour de la pointe de Molha, avant que la mer ne remonte....Sandwich sous les badamiers....Barge de retour...
Arrêt au marché de Mamoudzou. Achat de feuilles de manioc pour le mataba.
Succès assuré :
Les gamins me sourient en disant -"mataba, mataba !
Un jeune en scooter s'arrête à ma hauteur...
-"Hé, mzoumgou ! c'est pas pour toi, ça ! c'est pour nous !
- j'ten donnerai, t'inquiète !" :-)
Plus loin sur la route...coup de klaxon...
-"Tu m'appelles quand t'as cuisiné !
-Mais bien sûr !! :-)
Je n'imaginais pas que le mataba soit un si puissant moyen de communication...Je vais en faire sécher pour ceux qui m'oublient ;-) http://picasaweb.google.fr/calamitytess/PChePiedAuTombant?authkey=6tNiEr6WWUE#
Cliquez sur l'image ou sur l'album, optez pour "diaporama"...En écoutant la zique... :-))))))))))))))))))))


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mercredi 15 octobre 2008

Ils étaient trois garçons...


"Pour faire nos ADN
Un peu plus équitables
Pour faire de la poussière
Un peu plus que du sable
Dans ce triste pays
Tu sais un jour ou l'autre
Faudra tuer le père
Faire entendre ta voix
Jeunesse lève-toi ! "
Saez

mardi 14 octobre 2008

Ce matin....

La saison des pluies arrive à grands pas...Je relis "Los Perros Hambrientos/Les chiens affamés" de Ciro Alegria...Les paysans d'un petit village des Andes attendent et espèrent la pluie...Le père (Simon Robles) garde les dernières poignées de blé pour pouvoir replanter alors que la faim sévit au village...Et soudain : la pluie ! comme un espoir de vie...
"Hay un momento en que la vida entera ausculta y descubre en el viento, en el color de la nube, en el ojo del animal y del hombre, en la rama del arbol, en el vuelo del pajaro, el emocionante secreto de la lluvia.[ ...] Caia el agua amorosamente sobre los hombres y los animales, sobre los eucaliptos y los pedrones rojinegros, sobre los campos olorosos, los huesos blancos y las tumbas de los muertos.
Aunque cayeran sobre penas, daban un jubilo hondo los musicales chorros celestes -Ah, esperanza !"


"Il y a des moments où la vie entière devine et découvre dans le vent, dans la couleur d'un nuage, dans l'oeil de l'animal ou de l'homme, dans la branche de l'arbre, dans le vol d'un oiseau, le secret émouvant de la pluie....La pluie tombait amoureusement sur les hommes et les animaux, sur les eucalyptus et les roches noires et rougeâtres, sur les champs odorants, les ossements blancs et les tombes des morts.
Bien qu'il tombât sur des souffrances, le chant des flots célestes procurait une joie profonde. Espérance !"

Lisez ou relisez Les Chiens Affamés !!! 1968 en plus ;-)) et malheureusement toujours d'actualité)
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lundi 13 octobre 2008

Dans mon jardin :-)

Le frangipanier rose de mon jardin a fleuri :-)
Merci à la pluie...et merci à ceux qui m'ont offert "le petit bleu" ;-)....
Il est MAGIQUE !!!

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vendredi 10 octobre 2008

mardi 7 octobre 2008

La nuit sur le lagon


"Déjà la nuit en son char amassait un grand troupeau d'étoiles vagabondes..."
Pour entrer dans le calme et tranquille mystère de la nuit sur le lagon...Cliquez sur l'image et recentrez-la un peu... (ewa!)
Pour en voir un peu +

lundi 6 octobre 2008

La vie douce...









Ce w.e sur le voilier de 12m de Frederic, la vie fut douce : on triait le riz en riant avec Elmène, on paressait sur la plage de l'îlot avec les amis ou sur le pont...On nageait sur les récifs de corail avec les poissons trompette...On glisssait sur l'eau comme des anges échappés du Paradis...Milton nous observait, goguenard mais on s'en fiche : un éclat de ciel bleu c'est toujours un éclat ...et la lumière des étoiles quand elle nous parvient ne nous dit rien de leur mort stupide, alors... :-)

vendredi 3 octobre 2008

jeudi 2 octobre 2008

IDE M'BARAKA !


Hier, jour de l'Ide (Aïd el fitr)...Fin du ramadan !!! yep ! pouvoir recommencer à partager le café, le thé, les gâteaux...Toute la convivialité du bureau avait disparu...tristounet :-(( Mais jour de fête, hier, donc, le jour de ma fête !! ehehe ! ça tombait bien. Tous, en habits neufs, faisaient le "paséo" ou "la pasajata" le long des routes, de village en village...Les matchs de foot fleurissaient sur les terrains de fortune qu'autorisait la mangrove à marée basse. Belle journée.

mardi 30 septembre 2008

Ici


Ben, ici....C'est comme ailleurs...Il y a les uns...et les autres. Fortune et infortune...Toute vision manichéennne serait une erreur.

Moi, j'y suis en "mercenaire"" : j'y remplis un contrat pour lequel l'Etat français me paie.

Sur place, j'essaie de trouver ma place.

Sachant que...vivre dans un artificiel dénuement serait humilier et dans l'opulence, mépriser.

Je me tiens donc sur ce que je sais faire : sur mon "quant-à-moi" et disponible (je crois) pour une rencontre ...Si elle est souhaitée.

Ici tout est "beauté, luxe, calme et volupté"...

Ici, tout est aussi soleil dur, chaleur moite, travail pénible, jeûne du Ramadan, "sous-sous" malgache, kwasa-kwasa, centre de rétention,vols et violences...
La vie comme elle va...Ici ou...là.
J'ai laissé au-delà de cette frontière des enfants, des amis...Mais toutes les risées du lagon bleu et les vents trop rares de l'hiver tropical berçant les palmes des cocotiers, inclinent vers eux mes pensées chargées d'ineffable affection

lundi 29 septembre 2008

insolite




Après l'émerveillement, la compassion, la colère....un peu d'humour que génère la distance (entre deux cultures), les anachronismes...les différentes temporalités qui se télescopent ici et accrochent à nos lèvres un sourire gentiment amusé.

vendredi 26 septembre 2008

La grille...

Juste pour en finir avec la métaphore filée du Paradis...hélas ! il y avait un sens interdit (si tant est qu'il y eût un sens à quoi que ce soit )