jeudi 16 décembre 2010

Mains noires , mains blanches


Les voeux 2011 du Vice-retorat de Mayotte, le concept : image et texte, écrit en plusieurs langues et auquel vous aurez droit aussi (mais si mais si) est pûtôt une bonne idée...Traces de mains, activité picturale classique des premières classes de maternelle (premier geste scriptural : accepter de laisser une trace de soi...) Merci à Cathy Gaucher de son implication dans les classes maternelles.

Pour le symbole, cela me renvoie à ce très beau poème de Nicolàs Guillén (la Muralla), interprété par les voix puissantes et généreuses de Quilapayun...(vous l'aurez aussi, c'est promis)


Quilapayun ici : La Muralla
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dimanche 5 décembre 2010

un filet d'eau, un filet d'air

La vie est parfois aussi simple qu"une publicité pour Knaki Herta : deux ou trois amis, six heures dans la brousse, sentir la fatigue de la marche, éprouver la brulure du soleil ou la fraîcheur de l'ombrage, déjeuner à l'ombre d'un manguier, croiser des frères humains dans leurs activités quotidiennes, partager le bonjour, jéjé-djema et les sourires, continuer sa route, écouter le stridulement des cigales, le cri de l'épervier ou du courol...Le silence aussi quand l'effort pince un peu et vous replie en vous-même pour y puiser des forces  que vous ne saviez même pas posséder...
A chaque coup de talon, le sol vous renvoie son énergie, la risée inattendue vous soulève "mieux que le ciel soulève un oiseau vent debout" aurait dit Eluard..."C'est aujourd'hui que le présent est éternel"

Merci à Emmanuel, Françoise et Jacques.
Plus d'images en cliquant sur le titre...
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dimanche 28 novembre 2010

Dans l'arbre

En hommage au texte du Luc
Ici : Le blog à Luc ; la boîte d'allumettes
et à tous les paradis perdus...
En souvenir aussi de Lili des Bellons, de ses collines sèches
des enfants aventuriers de toutes les garrigues...
A Colette bien sûr que je vous livre ici sans avoir réussi à tronquer ce texte magnifique : Bonne lecture !
« Les enfants ! Où sont les enfants ? » Où ? Nulle part. L'appel traversait le jardin, heurtait le grand mur de la remise à foin, et revenait, en écho très faible et comme épuisé : « Hou... enfants... » Nulle part. Ma mère renversait la tête vers les nuées, comme si elle eût attendu qu'un vol d'enfants ailés s'abattît. Au bout d'un moment, elle jetait le même cri, puis se lassait d'interroger le ciel, cassait de l'ongle le grelot sec d'un pavot, grattait un rosier emperlé de pucerons verts, cachait dans sa poche les premières noix, hochait le front en songeant aux enfants disparus, et rentrait. Cependant au-dessus d'elle, parmi le feuillage du noyer, brillait le visage triangulaire et penché d'un enfant allongé, comme un matou, sur une grosse branche, et qui se taisait. Une mère moins myope eût deviné, dans les révérences précipitées qu'échangeaient les cimes jumelles des deux sapins, une impulsion étrangère à celle des brusques bourrasques d'octobre... Et dans la lucarne carrée, au-dessous de la poulie à fourrage, n'eût-elle pas aperçu, en clignant les yeux, ces deux taches pâles dans le foin : le visage d'un jeune garçon et son livre ? Mais elle avait renoncé à nous découvrir, et désespéré, de nous atteindre. Notre turbulence étrange ne s'accompagnait d'aucun cri. Je ne crois pas qu'on ait vu enfants plus remuants et plus silencieux. C'est maintenant que je m'en étonne. Personne n'avait requis de nous ce mutisme allègre, ni cette sociabilité limitée. Celui de mes frères qui avait dix-neuf ans et construisait des appareils d'hydrothérapie en boudins de toile, fil de fer et chalumeaux de verre n'empêchait pas le cadet, à quatorze ans, de démonter une montre, ni de réduire au piano, sans faute, une mélodie, un morceau symphonique entendu au chef-lieu ; ni même de prendre un plaisir impénétrable à émailler le jardin de petites pierres tombales découpées dans du carton, chacune portant, sous sa croix, les noms, l'épitaphe et la généalogie d'un défunt supposé... Ma sœur aux trop longs cheveux pouvait lire sans fin ni repos : les deux garçons passaient, frôlant comme sans la voir cette jeune fille assise, enchantée, absente, et ne la troublaient pas. J'avais, petite, le loisir de suivre, en courant presque, le grand pas des garçons, lancés dans les bois à la poursuite du Grand Sylvain, du Flambé, du Mars farouche, ou chassant la couleuvre, ou bottelant la haute digitale de juillet au fond des bois clairsemés, rougis de flaques de bruyères... Mais je suivais silencieuse, et je glanais la mûre, la merise, ou la fleur, je battais les taillis et les prés gorgés d'eau en chien indépendant qui ne rend pas de comptes...

Colette, La Maison de Claudine, 1922
D'autres photos ? ...Cliquer sur le titre actif ;-)


samedi 27 novembre 2010

ces petits riens

Un joli tube de VADEMECUM en arabe
Un plan B  ;-)
une pendule de bazar
...
Une collection d'anti moustique  


toutes ces petites choses que vous n'avez sans doute pas chez vous et qui peuplent mon quotidien  :-)

jeudi 18 novembre 2010

Aïd El Kébir !

Ï
So pretty, isn'nt it ? ...Derrière la force de la beauté les ravages de l'obscurantisme ! Brel pleurait sur les femmes infidèles moi je pleure sur les enfants ignorants ....Proies faciles de toutes les certitudes....faciles et dévastatrices...

vendredi 12 novembre 2010

Solidaire et impuissant(e)


"Il est insupportable de se sentir part solidaire et impuissante d'une beauté en train de mourir par la faute d'autrui. Solidaire dans sa poitrine et impuissant dans le mouvement de son esprit" René Char, La Parole en archipel
Bien sûr, ce n'est pas le poisson que j'évoque par cette citation mais un mode de vie qui meurt sous mes yeux et dont il reste de brefs éclats que je vous envoie. 

dimanche 7 novembre 2010

Fleur de Baobab


Petite métaphore : Aujourd'hui j'ai planté un baobab. Certes je ne verrai pas son avènement....Mais ce geste me met en joie...
Bien des hommes utilisent l'alibi de la caverne pour justifier leur légèreté amoureuse : l'homme chasse, la femme protège la couvée dans la grotte...C'est un peu comme si le fumeur justifiait le fait de fumer en disant " c'est l'ancestrale tétée", ce qui n'est pas faux ! mais à un moment, il faut bien se rendre compte que si fumer fait plaisir et fait tourner l'économie, il donne le cancer à tout le monde (fumeurs passifs compris) ...Il faut donc accepter de grandir, et arrêter de fumer. :-)
L'humanité avance et faute d'avancer avec elle, certains hommes nous contraignent à inventer "the Womaniity"...Ceux qui nous aiment prendront le train... :-)


lundi 18 octobre 2010

La glisse




J'ai vraiment plein de problèmes avec blogger en ce moment qui ne veut pas prendre mes films....surement une connexion trop lente qui ne lui plaît pas...Plus ils rajoutent de fonctionnalités et de sophistication...Moins je peux m'en servir car plus il faut de débit héhéhé ! c'est le progrès !
Voilà pourquoi vous ne verrez pas mon ptit court métrage, un peu "magnégné" -comme on dit par ici-où
j'avais  volontairement laissé le son parce que c'était le bruit du bonheur à l'état brut :-)
Une autre fois, peut-être ? Inch Allah ! ;-)
Bon, alors, je voulais vous parler de ces bambins qui n'ont pas de rollers, pas de skate boards et qui développent leur ingéniosité sur les pentes bétonnées de la ville, armés de plaques diverses et variées récupérées dans les poubelles. 
L'enfance échappe souvent à la morosité malgré l'adversité ! Quelle leçon ! Je les croise chaque jour, ils m'appellent "la journaliste" parce que je les filme  (en vain, je sais !) ou prends des photos ;-)
Ils n'ont pas encore découvert le plaisir de lire et d'apprendre...Une autre liberté que nul ne pourra leur ravir...


dimanche 3 octobre 2010

Diplôme

 
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Elles sont fières et joyeuses ces femmes en salouva et dzinzano sur le visage, fières d'avoir un diplôme ! Le premier de leur vie ! Comme leurs enfants dont elles pourront maintenant mieux se faire respecter ! tu vois, moi aussi j'ai travaillé, j'ai appris et je te donne l'exemple pour ton brevet des collèges !
Et ce n'est pas de la daube, ce n'est pas un diplôme en carton pâte ! c'est un diplôme européen qui atteste des connaissances orales et écrites en langue française : le DILF que la bourgeoisie de Buenos Aires ou d'ailleurs présente aussi après une série de cours dans des instituts ultra chic...Le même je vous dis ! :-)
Et depuis deux ans que nous y travaillons avec Naïma, Kirami, Gaelle, Marylène, Safy, Thany, Abdou, et aujourd'hui Emmanuel, Marie-Claire...ce n'est plus seulement le DILF qu'ils présentent, l'initiation, mais le DELF A1, puis A2...Bientôt B1, B2....Plus rien ne les arrête...!
Cours d'informatique, journées de technique de recherche d'emploi...
Pendant que ceux là filent vers leur avenir, d'autres encore arrivent... Nous avons pour eux, le projet d'une méthode (expérimentée par tâtonnement sur les premiers-ce qui ne leur a pas trop mal réussi-)...Reste à trouver les finances.

Pourquoi je vous en parle aujourd'hui ? Parce que je passe volontairement le "bébé" de la coordination et de mes cours....Alors, forcément un peu de nostalgie mais je reste toujours à l'écoute et je viendrai à la prochaine remise de diplômes !

dimanche 19 septembre 2010

En Paix

Hier c'était Yom Kippour et j'ai encore oublié de souhaiter la bonne année entre Roch Hachana et Yom Kippour à tous mes amis…
Non, je ne suis pas juive. Mais j'adore toutes ces marques de civilités, de partage, d'humanité que les religions ont instaurées dans les rapports sociaux. Vous me direz : " oui mais la contrepartie c'est l'Inquisition, les fondamentalismes de tout poil, l'obscurantisme, la soumission et pour finir l'embrigadement et l'étrécicement de la pensée…"
Et je vous répondrais : " ce n'est pas faux ! Mais je connais de ces républicains anticléricaux purs et durs qui sont dans le même embrigadement, le même fondamentalisme, un scientisme exacerbé ( que les scientifiques eux-mêmes récusent puisque le science a le courage d'avancer tous les jours contre elle-même.) Toutes choses qui finissent par confiner aussi à l'obscurantisme. Quand l'homme a décidé d'être bête, borné et sec, croyez-moi…Il trouve toujours la religion- fût-elle l'athéisme- qui lui convient.
Ainsi donc, j'aime le Ramadan et l'effort sur soi qu'il requiert, la rupture délicieuse du jeûne à la nuit tombée, l'Aïde et ses beaux habits, les plats qu'on s'échange…
J'aime aussi La Toussaint aux couleurs et saveurs d'automne, propret, fleuri de chrysanthèmes, le temps du Carême, pour s'éprouver et aller vers les autres, à l'instar de Yom Kippour ou du Ramadan, le jour des Cendres, pour mesurer son insignifiance, le beau et cruel jour des Rameaux, plein de l'espérance de Pâques (Pessah)
J'aime encore la Pentecôte et le souffle puissant de la parole, la Nuit du Destin pleine de prières, Vezak en sa pleine lune montante de mai qui célèbre tout à la fois la naissance, l' Eveil et la mort….
Oui, je trouve les fêtes religieuses intéressantes, pleines de poésie, d'images, de tentatives courageuses pour régler un rapport à soi, aux autres, au monde.
Quant au dogme : non. La doctrine : pas plus.
Sensible à la féérie du sacré ?… Oui…La preuve :
A peine enjambé le parapet de pierres, nous plongeons dans un espace hors du temps. Sur les tombes, blanches ou grises, Il neige des fleurs de frangipaniers, doucement, sous le souffle bienveillant des alizés. Quelle paix ! Sans un mot et chacun de notre côté, nous parcourons l'espace vaste et clos sous la ramure imposante de ces arbres tordus, squelettiques, dépourvus de la moindre feuille. Ils ont probablement l'âge des tombes qu'ils couronnent et magnifient de leur pluie d'étoiles délicates, blanc nacré, le cœur à peine teinté d'un jaune auréolin.
Nous trouvons enfin le but de notre quête et nous asseyons sur un mur effondré pour un maigre café. Il fait bon. De l'autre côté de la rue, le lagon étend son bleu parfait. Tout se tait. On est bien. Tranquilles. Envie de s'éterniser, là, rafraîchis du vent léger, sous les étoiles-fleurs, les yeux rivés sur l'eau bleue, dans l'abandon paisible du dernier jardin.
Dans le chaos des pierres et des herbes, des lianes et des fleurs, sur une tige fragile, un merveilleux papillon volette. Se posera-t-il ? Oui. Il se pose, étale ses ailes noires et blanches. On s'approche, il ne bouge pas. Plus près, encore plus près ? …à le toucher, presque. Féérie de cet instant.
Et que cherchions-nous là ? Laissez-vous emporter et vous trouverez … Qu'il repose en Paix.


dimanche 12 septembre 2010

musada

C'est dimanche; Ils se sont réunis pour faire avancer la construction de la maison d'un frère, d'un parent, d'un ami : c'est la "musada".
La musada ça veut dire l’entraide, c’est aussi la fête, autour d'un grand repas, qu’on organise après la construction du banga* pour remercier ceux qui ont aidé à le construire. 
 *Le banga est une petite case construite en bordure de village par les jeunes adolescents. Cette coutume s’explique par le fait que l’habitation traditionnelle mahoraise ne comporte en général qu’une ou deux pièces. Les jeunes garçons, à l'age de la puberté sont dans l’obligation de quitter l’habitation familiale, pour prévenir la consanguinité. Mais je pourrais dire "étaient dans l'obligation" car avec l'élévation du niveau de vie, les maisons sont plus spacieuses, les classes moyennes ont moins d'enfants et ces derniers suivent leurs études et donc, ne sont pas indépendants à 12 ans. Ils restent de plus en plus dans la maison familiale. Cependant on voit encore ces constructions et même parfois tout un quartier de célibataires...Comme au pied du mont Choungui, par exemple. (photos dès que j'ai le temps;-)  )

mercredi 8 septembre 2010

Avis aux amateurs !


Vu dans "Le Monde" de ce jour : 

"Les cafards, insectes à jamais associés aux immondices, pourraient contribuer à de nouveaux traitements contre les bactéries résistantes, selon une étude publiée lundi 6 septembre par des chercheurs britanniques qui ont découvert des substances aux propriétés antibiotiques inattendues chez ces insectes..."
Lire l'article ici : 

C'est exactement le genre de cafards que je course chaque jour chez moi, la savate à la main ! En plus ils courent très vite...*ça pourrait peut-être intéresser la fédération d'athlétisme !! En tout cas moi, je les refile à qui veut : les chercheurs de Nottingham, Usain Bolt, Florence Griffith -Joyner ou le premier voleur à la tire que ça intéresse...
 (ou piteusement, ventre à l'air, sur le dos, incapable de se relever et attendant dans cette position humiliante une mort certaine)...

mardi 7 septembre 2010

Des écrits dans la ville !

J'ai pensé que ça vous ferait plaisir de partager avec moi quelques publicités et écrits sociaux qui s'affichent sur les murs de la CAPITALE !
je les ai prises en passant, en pensant aux enfants des écoles ou adultes de l'école des parents qui peuvent reconnaître et comprendre quelques écrits dans la ville... profitez-en....C'est cadeau !


Quelques autres ? ...Avouez que vous y prenez goût ! ;-)

lundi 30 août 2010

Les escaliers de Kawéni

L'idée, c'est d'aller...là. C'est pas tout près mais heureusement...Il y a LE raccourci !
On l'appelle, dans un sens "Les escaliers de l'hôpital" car il mène à l'hôpital et dans l'autre sens "Les escaliers de Kawéni" parce qu'il conduit à Kawéni...Il ne t'aura pas échappé, lecteur attentif et perspicace que ces escaliers permettent de passer (en coupant la ville) de Kawéni à l'hôpital et inversement ....avec une admirable réciprocité. 
Bien sûr, ce ne sont pas les seules marches que j'avale sur mon trajet,mais  les 49 marches de la police ne sont que du menu fretin et vite expédiées au regard de "L'escalier"
Je n'ai pas encore compté les marches-trop occupée à surveiller les degrés irréguliers (bah voui...ça serait trop facile si les marches étaient d'équerre ou régulières) mais demain, promis,  je m'y attelle.  
En attendant...Un petit aperçu de ma promenade quotidienne ?





Tous les matins du monde...

Une fois de plus, le jour se prend dans mes récélés... 
Je n'en finis pas d'aimer cette naissance tranquille et  fugitive de la clarté, de 5 à 6h00 du matin. Le réveil paresseux de l'aube qui s'étire et s'extrait doucement de l'obscurité, pendant qu'attablée sur ma varangue, je prolonge indûment mon petit déjeuner... Mais tous les matins finissent toujours captifs, dans l'éclatante blancheur du moucharabieh brodé du salon.
Alors, adieu paresse ! Bonjour la douche et les escaliers pour Kawéni...Mais ...là, j'anticipe.
(et pour les habitués, comme d'hab, d'autres images en cliquant sur le titre)

dimanche 22 août 2010

Andiamo !

Tout était signe :
le ciel présageait l'automne alors qu'août n'avait pas effectué la moitié de sa course....
Les essuie glace me balayaient déjà sans réplique leur gémellaire "au-revoir"...

Les oiseaux même, m'invitaient au voyage....

Il ne restait plus qu'à me caler doucement sous l'aile protectrice, dans l'immensité du ciel infini.

samedi 31 juillet 2010

Dune


Maalesh dans les oreilles (Mahaba, l'entente) je glane la poignée de souvenirs que je peux arracher à la dune familière et que j'emporterai...là-bas....bientôt.
Les quelques touristes de ce jour plutôt gris ne me dérangent pas. Je la connais par coeur. Elle a accompagné tant de mes émotions ....Joies naïves et simples de se mêler aux éléments : pluies, tempêtes, premiers soleils... Premiers pas des enfants,  promenades avec le chien têtu, étés frileux où l'on cherche au raz du sable le répit du vent,  rites de Noël quand on allait chercher des algues pour faire un lit aux fruits de mer ou au bar de ligne....Après-midi avec la troupe à la recherche des étrilles, trop rares nuits d'été qui autorisent la baignade au milieu des poissons étonnés et bondissants ! bains toniques des grandes marées de fin d'été à jouer dans les vagues qui claquent avec un bruit et une odeur sauvages....
Il avait dit "qu'en avez-vous pensé ?"
Mais ce n'est pas un lieu pour penser, c'est un lieu pour sentir et ressentir, comme dans" Noces" et "l'été à Tipaza" de Camus.
Et c'est aussi un lieu pour sautiller, n'en déplaise à ceux qui ne sautillent jamais !

jeudi 22 juillet 2010

Chez moi

J'aime l'été tranquille qui s'étire entre le jaune paille  et le bleu vendéen. La mer qui sautille, joyeuse, les algues  grasses et brunes, le vent qui court dans l'herbe des dunes et l'odeur anisée de la criste marine...Chaque fois, la chance incroyable d'être là, de faire partie de ce paysage me saisit à la gorge. 
J'aime sa modestie et la simple intimité qu'il nous propose. 
Les villages ont des noms de grands-pères ridés : St Mathurin, de pommes reinettes acidulées : Sallertaine, de  fraîche campagne : St Martin des Noyers, des arrières goûts de flibuste : Olonne , de petites chapelles oubliées : St Révérend....


lumière !


Petit ver luisant, est-ce que tu éclaires ta propre route ? La nuit est lumineuse ce soir, lune opalescente, étoiles, lucioles...Cela suffira-t-il à y voir clair ?  Ce vert est-il plein d'espérance ou le ver qui est dans le fruit ?
J'aime ces insectes de la nuit, dont la vie éphémère ne résistera pas au jour naissant....
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jeudi 8 juillet 2010

Last dance



Dernière soirée avant l'escale métropolitaine : le ménage est fait...les copains pourront venir pendant mon absence. Les fumigènes anticafards démarrent...Inch Allah ! J'ai mon sac sur l'épaule, donc à priori tout. Le reste est sur ma carte bleue...Pourvu qu'elle tienne le coup :-)
Hop ! Attraper la barge de 18 heures pour Petite Terre. Pas risquer d'être bloquée... demain c'est la course de pneus.... donc, nuit petite terrienne....traversée sous léger vent frais. Belle nuit. Calme, poudrée d'étoiles.
Je cherche L. sur le quai de Dzaoudzi....
Il faut aller à son bureau où il y a une ultime fête de fin d'année.
Dans le jardin du bureau : Voulé !
Ils y sont depuis ce matin, avec les glaciaires, le barbek....Le poisson, les mabawas, les bananes, le manioc....Il fait nuit maintenant. Ils ont ajouté un projecteur et un ordi joue la musique locale. ..Let's dance !

samedi 26 juin 2010

Papayes

Papaye verte, façon choucroute de la mer : râpée, cuite avec de l'aneth, de la coriandre, un zeste de citron....Accompagnée de zourite  (poulpe) à l'étouffade....
Miammmmmm ...





Papaye mure, simplement citronnée et glacée pour le dessert hmmmmm...






Papaye verte en entrée, façon carotte : râpée, assaisonnée....
Ahhhhhhhhh...


Comme dit Guillevic : "le bonheur, aujourd'hui...Je me le suis donné..." ;-)
Que voulez-vous, quand les invités partent...reste les restes...
Non mais vraiment ! A quand (ou à Caen ?) le blog recettes de Tessinette ?

jeudi 24 juin 2010

Mutatis...


Ce qui devait être changé.....
Chamou, Fatou, Christophe, Chantal ont pris le tapis volant ....vers d'autres vies, d'autres regards, d'autres mains, d'autres rires...et nous n'avons retenu Siti qu'aux cheveux....
On a fait la fête bien sûr....On rit, on pleure, on boit ...mais les visages laissent échapper un peu de mélancolie...
(d'autres photos sur le titre actif)
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lundi 21 juin 2010

La pluie des embrevades

Pour une fois que j'ai pu capter quelque chose que je voulais capter...C'est comme arrêter le moment magique et fugace sur lequel s'est posée notre émotion. Tenter d'en faire un objet...L'observer....Y revenir...
Parmi toutes les possibilités offertes à mon regard, pourquoi s'est-il précisément arrêté sur  ce type, en équilibre au bord de la piscine comme un danseur, comme un perchiste avant l'élan, comme un funambule concentré prenant son balancier.
 Pourquoi m'a-t-il touché, ce serviteur appliqué entre l'eau douce et l'eau salée, semblant chercher un territoire" between the salt water and the sea strand" ?
Il se dégageait de cette vision quelque chose de parfait dans l'instant : l'application (l'implication dans la tâche) du nettoyeur, l'eau lisse qui semble finir sur ce rebord  rectiligne, le fil de l'eau et le fil de l'équilibre...Sous la fine et persistante ondée de ce matin tropical...
"C'est la pluie des embrevades dit Fatima" " Oui dit Mohammed, ça va calmer la poussière".

dimanche 20 juin 2010

Hiver austral

Petit pastiche entre amis..... ;-)
 Pourtant, Dieu sait si on les attendait ! transpirants et fumants sous le harnais ! ...On les évoquait, on les invoquait...Ils arrivent et comme dans la fable, nous demandent ce qu'il faut faire : c'est dit-on afin d'assécher cette atmosphère humide, repousser cette chaleur moite et torride...
"Mais ne bougeons d'où nous sommes " !
 Le lagon mécontent hérisse ses crêtes blanches, les palmiers secouent désespérément leurs feuilles en signe de dénégation,...rien à faire.
Cette fois l'hiver austral est là. Bien installé. Les alizés soufflent méchamment dans les branches, l'eau se ride et se voile...Bientôt, le vent malin soulèvera la fine poussière rouge des chemins. Elle se faufilera dans les interstices des nacos.
Déjà l'eau est froide et les poissons se cachent...brrrrrrrrrr, rentrons, un bon rhum nous réchauffera.

vendredi 18 juin 2010

Pause

 "Ce n'est pas impunément qu'on erre sous les palmiers..." Goethe (Les Affinités électives)

lundi 31 mai 2010

Il suffit que j'aime

Heureusement, il y a Daniel... et les autres....sous la cascade ! :-) 
Et puis, comme dirait Boris : "il suffit que j'aime une plume bleue..." 
... de mémoire (lacunaire) :
Il cassent le monde
En petits morceaux
Ils cassent le monde
A coups de marteau
Mais ça m'est égal
ça m'est bien égal
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
Il suffit que j'aime
Une plume bleue
Un chemin de sable
un oiseau peureux
Il suffit que j'aime 
Un brin d'herbe mince
Une goutte de rosée
Un grillon de bois
Il peuvent casser le monde
En petits morceaux
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
(toutes les images sur le titre actif !)















samedi 29 mai 2010

Rites, magie et bouillon de poule


Retour à Soulou...Où, à nouveau, d'étranges cérémonies rituelles ont lieu sous la cascade. Des femmes (pas des femmes sans instruction, je reconnais quelques enseignantes), sous la surveillance d'un homme qui semble garder un troupeau de chèvres, chassent les djinns à l'aide de fumigations, tisanes et à grand renfort d'eau de Cologne Pompeia 70 ° à boire sans modération !


Evidemment, elles se retrouvent dans un état second et même la puissante cascade à bien du mal à les dégriser.

Mythes et mystification.

Merci à Benito de m'avoir fait connaître le tribut que l'on paie à l'illusion (The Prestige)

Pensée magique toujours prête à ressurgir. Non que ces rites me gênent dans leurs dimensions symboliques et poétiques, et puis, tous les tours sont bons pour se rapprocher du sacré dont nous avons une telle aspiration, mais ce manque cruel d'art, ici, qui continue de faire perdurer des pratiques abâtardies d'une tradition en voie de disparition, figée dans des pratiques qui ne sont plus reliées à une façon particulière de penser le monde.

Pour d'autres photos (merci Emmanuel) cliquez sur le titre...:-)

lundi 24 mai 2010

Plongeon

 

 

 

 
Plus ça va moins j'ai envie d'en dire et plus j'ai envie de laisser parler l'image.... :-) 

jeudi 20 mai 2010

Vert bambou

Après le bleu Klein et le rouge banane...Voici le temps du vert bambou. Ici, plus de 50% de la population a 
moins de 20 ans...Mais pas nous pas nous :-)
De mémoire (Les enfants terribles)

..Quand mon arbre n'aura plus l'air
Qu'on s'y couchait dessous à terre
Les yeux, les yeux dans l'air
Quand mon arbre sera trop vieux
Que le temps qu'on mourrait un peu
Sonne sonne sonnera le creux
Quand mon arbre n'aura plus l'air d'un arbre
Et déjà plus que l'air... d'un air...
J'écrirai ma chanson d'hiver..."
 



mercredi 19 mai 2010

Broderie

Ces enfants brodent des sacs de riz vides pour y remiser leur livre du Coran pour l'école coranique. Cette scène se passe à Dapani, au Sud de l'île. Les petits garçons aussi brodent : gardons-nous d'assimiler des religions dans lesquelles les fondamentalistes sont  hyper médiatisés à des sociétés machistes dans lesquelles les rôles seraient distribués dès le berceau... :-) Si le voyage m'apprend quelque chose, c'est bien d'observer que les idées arrêtées ne s'arrêtent jamais là où l'on a prévu....

Pour plus d'images...Cliquez sur le titre

dimanche 16 mai 2010

Rouge banane


Ici comme ailleurs, les choses ne sont pas toujours ce qu'elles paraissent être....Ce rouge-ci est bien celui de la fleur de bananier photographiée ce matin en mode macro sur le sentier du Mont Choungui. Eh oui, la banane n'est pas toujours raccord avec les canaris et fait des infidélités au flavescent, à la chrysolite....

Les jours fastes, les alizés soufflent sur l'île brûlante pour la rafraîchir, les enfants se baignent joyeusement au port, les femmes lavent en riant le linge à la rivière, le chevrier rapporte ses brèdes pour le bétail, ...Les jours néfastes, je croise dans la barge qui me ramène de Petite Terre le camion cellule destiné aux clandestins, les gendarmes portent à la ceinture leur tazer, les enfants abandonnés traînent dans les rues, sans éducation...
Le monde tient en équilibre sur le fil tantôt rouge, tantôt or, filé par le bananier du Destin ...
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jeudi 13 mai 2010

Portraits

Je m'ennuyais au voulé de départ de Sitinat....Difficile de rassembler famille, amis et collègues de travail. Quand, en plus , se mêlent des questions inter-culturelles, ça devient...artificiel. L'enfer est pavé de bonnes intentions...Nous montrer sa culture  (danses traditionnelles, collier de fleurs, broches de jasmin...) est si gentil mais...fait un peu mise en scène. Mettre une table et de vrais couverts, quand la moitié des invités mange debout ou assis sur des nattes....creuse l'écart. Pourtant cette clairière proche du Jardin d'Eden, au bout de deux confidentiels kilomètres de piste que longe ou traverse la rivière, est un lieu magique...Et chargé d'Histoire, puisque les réunions secrètes du premier parti de Mayotte (MPM) se tenaient ici ! C'est peut-être cela qui fige tout le monde : le lieu est trop chargé, trop signifiant. L'ombre de Bamana y danse encore.
 Reste les gens, et leur regard...Portraits.  

mardi 27 avril 2010

Ne sois pas triste...

Posted by PicasaEntièrement engloutie dans la lecture de récits de voyage (peut-être, ironiquement, à cause de cette île dont on ne peut sortir qu'à coup d'euros bien sentis), absorbée par la cadence de mes propres pas qui arpentent inlassablement et interminablement le sol cuit (je n'ai pas de voiture), la mort soudaine de mon frère, l'incertitude du chemin, le souvenir d'un ami...à qui je dédie ce quatrain pour son anniversaire, tout me ramène à ce poème chirazien d'Hâfiz, du 14° siècle, tracé en   français et en arabe sur la Fiat Topolino de Nicolas Bouvier 
"Même si l'abri de ta nuit est peu sûr
Et ton but encore lointain
Sache qu'il n'existe pas de chemin sans terme
Ne sois pas triste"