mercredi 3 octobre 2012

Le Printemps de Mayotte !



Chers Amis,

Le Printemps des Poètes est dans une situation critique : après 10
années de réductions constantes des moyens alloués à
l'association, le ministère de l'éducation nationale nous a annoncé
au cours de l'été la coupe imprévue de 40% de la subvention 2012.
(60.000 € de moins).

Cela entraîne un défaut de trésorerie tel qu'il implique la
disparition à brève échéance de la structure, et consécutivement
de la manifestation.

Le ministère de la culture, qui maintient son soutien, ne peut
compenser ce retrait ; la seule solution est pour nous de récupérer
auprès du ministère de l'éducation nationale la somme qui manque
avant la fin 2012.

Vous pouvez nous aider en écrivant personnellement au Ministre de
l'éducation nationale, pour lui dire votre attachement au Printemps
des Poètes et témoigner de l'importance de son action auprès des
acteurs éducatifs et culturels.

Ce peut être une lettre brève, mais vous comprendrez que plus le
ministre recevra rapidement de nombreux courriers l'alertant sur la
gravité de la situation et l'inquiétude qu'elle suscite, plus nous
aurons de chances d'obtenir gain de cause.

Adressez votre courrier à : Monsieur Vincent Peillon
Ministre de l'éducation
nationale
110 rue de Grenelle
75357 Paris SP 07

Merci par avance pour votre soutien, je vous tiendrai bien sûr
informés des suites.
Bien amicalement à tous,

Jean-Pierre Siméon, directeur artistique

et l'équipe du Printemps des Poètes :
Maryse Pierson, Céline Hémon, Célia Galice et Emmanuelle Leroyer

ps : Nous préparons néanmoins la manifestation 2013 : "Ceux qui
vivent, ce sont ceux qui luttent" Victor Hugo

Voici ma lettre, vite faite, sous le coup de l'émotion mais tant pis...poser un acte, même imparfait, c'est déjà se mettre en marche...Faites la vôtre ! 



Monsieur le Ministre de l'éducation nationale, 

La manifestation nationale : "Le Printemps des poètes" est en danger !
Sa 15° édition ne verra pas le jour sans votre aide...Et pourtant

Depuis 14 ans elle permet à des jeunes un premier accès à l'art. Un accès direct, intime, personnel et pourtant dans un grand moment de partage : un moment où la poésie s'affiche, sors du bois, en un mot : vit ! 
L'Art du langage.
Quand on n'a pas accès au musée, au cinéma, au théâtre, à l'Opéra...Pour tout un tas de raisons...On peut toujours prendre un livre de poésie sur l'étagère ! 
Si on est illettré, étranger : on peut mémoriser dire et inventer la langue !
En poésie, le rapport à la langue si problématique avec certains de nos jeunes prend une autre dimension, donne une nouvelle chance, parce qu'en  poésie, la barre, instituée par Saussure entre le signifiant et le signifié explose :  en poésie tout fait sens ! 
Chacun est donc convié à reconstruire, à restaurer son propre rapport à notre langue commune. C'est à cela que nous invite cette belle manifestation !
Le Printemps des Poètes, dans ce contexte prend la valeur cathartique du Carnaval, dont les débordements temporaires permettent la régulation sociale.
Jouer avec la langue, s'approprier les transgressions et les débordements qu'autorise la poésie, permet aussi d' accepter les contraintes obligées de la communication ordinaire quotidienne.

Mais, me direz-vous nous n'abolissons pas la poésie à l'école !
Et bien c'est tout comme ! Sans cet évènement phare qui impulse et fait vivre la poésie dans l'école ET dans la cité (c'est une dimension clé), la poésie risque bien d'être  cantonnée à une étude aussi contraignante que rébarbative pour les élèves . Bien sûr ici et là des projets verront le jour mais rien à voir avec cette belle envolée quasi citoyenne du droit pour tous à une langue personnelle, intime et en même temps universelle. 
Monsieur le Ministre, 60 000 € c'est une somme qui ne s'engage pas à la légère mais j'ai la conviction que nous semons là pour récolter d'abondance. 
Je me permets de vous faire parvenir ce qui a été fait deux années de suite à Mayotte par des élèves Mahorais, Comoriens, non francophones...Sans "le Printemps", cette moisson n'aurait jamais vu le jour.